Bild BiologieHomme & AnimalConseilsGalerieCarte Biologie La salamandre tachetée s'accouple sur terre ferme à la fin de l'été et hiberne ensuite sous des tas de bois, entre des racines ou dans des terriers de renard ou de blaireau. Les femelles apparaissent tôt au printemps (dès 2 à 5 °C) et sont actives la nuit, surtout par temps pluvieux. Elles déposent des larves déjà pleinement développées dans les dépressions de cours d'eau riches en oxygène, parfois aussi dans des étangs ombragés et frais. Pendant les mois d'été les plus secs, les salamandres tachetées se cachent et restent au repos jusqu'aux prochaines pluies. Leurs fortes toxines cutanées ne servent pas seulement à protéger leur peau sensible, mais sont également très efficaces contre les prédateurs (irritation grave des muqueuses et des yeux). Alimentation : vers annelés, escargots et insectes. Signes distinctifs Noir brillant avec des taches jaune vif. Cette coloration vive sert d’avertissement (aposématisme) pour les prédateurs. Elle permet aussi de distinguer les deux sous-espèces présentes en Suisse. La Salamandre tachetée à bandes (Salamandra salamandra terrestris) porte deux lignes longitudinales jaunes discontinues sur le dos et est présente au nord des Alpes. Les taches de la Salamandre tachetée de la sous-espèce méridionale (Salamandra salamandra salamandra) sont irrégulières et n’ont jamais l’apparence de lignes, la sous-espèce est présente au sud des alpes et en Europe de l’est. Le schéma des taches est unique pour chaque individu. Grandes glandes pariétales jumelées derrière les yeux, sur les côtés de la tête. Appartient à salamandres Physique Jusqu'à 18 cm Confusions possibles Grâce aux taches jaunes caractéristiques, la confusion est pratiquement impossible. La salamandre tachetée est le plus grand urodèle indigène. Degré de menace Vulnérable Période d’activité Début mars à mi-/fin novembre Le texte sur la biologie a été repris du livre Stadtfauna avec l'aimable autorisation de la maison d'édition Haupt. Homme & animal Menaces Destruction et fragmentation de l'habitat : la destruction de l'habitat reste la principale cause de menace. Circulation routière : les nuits humides du printemps, en particulier, de nombreux amphibiens sont écrasés sur les routes forestières. Dans ces moments-là, les routes forestières doivent être évitées. Pollution des eaux de reproduction Herbicides et pesticides : en raison de leur peau fine et très perméable, les amphibiens sont particulièrement sensibles aux pesticides et aux herbicides. Maladie fongique asiatique : après un déclin alarmant des populations de salamandres tachetées aux Pays-Bas, une équipe internationale de chercheurs en a étudié la cause. Un champignon asiatique qui infecte les salamandres et les tritons est responsable de cette mortalité massive. Cette mycose, la chytridiomycose, infeste la peau des amphibiens et provoque leur mort dans presque 100% des cas. Le champignon a probablement été introduit en Europe et en Amérique du Nord par des animaux d'aquarium asiatiques. Comme les amphibiens indigènes ne sont pas familiers avec cette maladie fongique, ils n'ont aucun mécanisme de protection ni d'immunité et sont à sa merci. Pour éviter la propagation du champignon, il est très important de ne jamais relâcher des animaux de terrarium et de toujours bien désinfecter les matériaux utilisés dans les terrariums. Mesures de soutien Faire preuve de respect La présence de la salamandre tachetée dans la zone habitée est insuffisamment documentée, c'est pourquoi les observations qui nous sont transmises sont particulièrement intéressantes. Les occurrences actuelles de salamandres tachetées doivent être signalées et prises en compte en cas de projets de constructions. Dans les zones habitées, la prudence est de mise lors de la planification de nouvelles routes ou de réaménagement de places. Si les habitats sont divisés lors de ces mesures, des tunnels pour les amphibiens (photo ci-dessous) peuvent être construits pour que les amphibiens puissent passer sous la route en toute sécurité. Les routes forestières doivent être utilisées avec prudence, surtout au printemps et de nuit. Si vous conduisez lentement et faites également attention aux petits animaux, vous pouvez éviter les accidents. Ne jamais relâcher de poissons dans les sites de reproduction des salamandres (et des amphibiens en général !) car ils mangent les larves et exterminent ainsi des populations entières. Par exemple, le lâcher de poissons rouges provenant des étangs de jardin dans d'autres petits plans d’eau peut poser des problèmes. Autour de la maison Si votre propre jardin se trouve dans l'aire de distribution de la salamandre tachetée, il y a un certain nombre de choses qui peuvent être faites pour l’aider. Un jardin naturel aide la salamandre tachetée à différents niveaux. Ainsi le bois mort, surtout dans les endroits humides, offre non seulement des cachettes pendant la journée, mais il attire également les vers et autres invertébrés dont se nourrissent les salamandres. On trouve souvent des salamandres tachetées cachées dans les puits de lumière et les entrées de cave des bâtiments. Ces endroits au climat humide doivent absolument avoir des installations aidant à la sortie aides de sortie afin que les puits ne se transforment pas en piège mortel. De même, lors de transformations des caves, il faut veiller à la présence de la salamandre tachetée. Si l’accès à la cave est bloqué pour les animaux sauvages, il est possible de fournir un habitat de substitution. Une pile de bois dans un endroit humide peut déjà fournir un abri hors gel à la salamandre tachetée. © Tegethof / WikiCommons Un passage pour les amphibiens permet aux animaux de traverser la route en toute sécurité. Conseils Habitant de la forêt Les salamandres tachetées adultes ont des mœurs terrestres et sont le plus fréquemment observées dans les forêts de feuillus et de conifères, près d’eaux courantes. Dans ces forêts, on peut les apercevoir avec une bonne lampe de poche et un peu de chance lors de nuits humides, notamment sur les chemins qu’elles traversent lors de leur migration. On peut les rencontrer en hibernation dans des grottes ou des caves, où elles survivent bien à l’hiver grâce aux températures relativement douces. Au printemps, c’est au bord ruisseaux bordés de forêts de feuillus et de conifères qu’on peut observer les salamandres adultes. C’est dans ces ruisseaux que les femelles vont déposer leurs larves. Les larves de la salamandre tachetée naissent déjà formées et pourvues de branchies. On peut les observer, parfois déjà tachetées de jaune, entre avril et août dans les eaux lentes ou stagnantes des petits ruisseaux. À noter que de jour, les larves sont souvent cachées entre les pierres alors qu’elles nagent librement durant la nuit. Coloration d'avertissement La couleur jaune-noir frappante de la salamandre tachetée sert à dissuader les prédateurs (aposématisme). Le poison cutané que produit cette salamandre, non toxique pour l'homme, peut provoquer des maux d'estomac considérables, voire la mort chez ses prédateurs. Pour nous aussi, le contact avec les muqueuses doit être évité à tout prix. Lavez-vous donc bien les mains après avoir touché une salamandre tachetée. Cela s'applique à tous les amphibiens ! © Michael Linnenbach / WikiCommons Larve de la salamandre tachetée avec ses branchies. L'élément caractéristique est constitué par les taches jaunes à la base des pattes. © Aah-Yeah / flickr.com Deux salamandres tachetées adultes pendant l’accouplement. Les salamandres tachetées peuvent être observées à Aquatis à Lausanne.